Climat: l’UE repousse à décembre la décision sur son objectif d’émissions pour 2030

Les Vingt-Sept "reviendront sur le sujet lors de leur sommet de décembre en vue de s'entendre sur un nouvel objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2030". [Mark Agnor/Shutterstock]

Les dirigeants de l’UE, réunis en sommet à Bruxelles, ont décidé jeudi 15 octobre de repousser à une prochaine réunion en décembre toute décision sur leur nouvel objectif d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030, objet de vives divergences entre les Etats membres.

Les Vingt-Sept « reviendront sur le sujet lors de leur sommet de décembre en vue de s’entendre sur un nouvel objectif de réduction de gaz à effet de serre pour 2030 » et le soumettre à temps aux Nations unies dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 sur le climat, selon les conclusions du sommet.

La Commission européenne vise une réduction d’au moins 55% des émissions européennes en 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif de 40% actuellement, afin d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050. Le Parlement européen réclame une baisse d’au moins 60%.

Les Etats membres doivent se prononcer, et devront impérativement s’entendre entre eux sur un texte final d’ici la fin de l’année.

Les divergences restent fortes, ce qui a poussé l’Allemagne, à la tête de la présidence tournante de l’UE, à repousser un éventuel accord au sommet des 10-11 décembre.

Onze pays, dont la France, l’Espagne ou les Pays-Bas, ont exprimé dans une lettre commune leur soutien à une baisse d' »au moins 55% ».

Mais plusieurs pays de l’Est s’y opposent, notamment la Pologne, encore très dépendante du charbon et qui refuse de s’engager sur sa neutralité carbone.

« Si c’est un objectif médian pour l’ensemble de l’UE, pas de problème: certains pays pourraient réduire (leurs émissions) davantage. Mais nous, la République tchèque, on n’y arrivera pas », a souligné jeudi le Premier ministre tchèque Andrej Babis.

Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a pointé du doigt le coût économique pour le secteur minier de son pays: « Nos calculs préliminaires suggèrent qu’une baisse de 40% est un plafond », a-t-il averti.

Ces Etats récalcitrants pourraient exiger des financements supplémentaires, notamment via le Fonds de transition juste.

« Tous les Etats participeront à l’effort en prenant en compte les circonstances nationales et dans un esprit d’équité et de solidarité », précisent les conclusions du sommet.

Le calendrier est serré: pour que des négociations avec le Parlement puissent aboutir mi-décembre, il faudrait que les ministres européens de l’Environnement s’accordent dès leur réunion du 23 octobre sur « leur version de la loi climat », a prévenu jeudi l’eurodéputé Pascal Canfin, président de la commission Environnement.

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